Actes antireligieux en France : Deux députés évoquent une « montée de la haine » envers les cultes

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Isabelle Florennes et Ludovic Mendes, les deux députés chargés d’une mission sur les actes anti-religieux s’inquiètent d’une « montée de la haine » envers les cultes, attisée par les « discours politiques » et plaident pour une meilleure « éducation aux religions ».

Isabelle Florennes (Modem) et Ludovic Mendes (LREM), chargés par le Premier ministre début décembre d’une mission, ont fait « un point d’étape » devant la presse, avant la remise de leur rapport définitif à Matignon « début mars ».

« Il y a une montée de la haine depuis 10 ans, qui s’aggrave, dans la qualité des agressions, dans les faits et qui s’aggrave sur la haine en ligne », a déclaré Ludovic Mendes.

Les deux députés ont réalisé une trentaine d’auditions (représentants du culte, gendarmerie, police, justice, renseignements territoriaux, Dilcrah, chercheurs...) et quatre déplacements auprès de communautés à Strasbourg, Sarcelles, Lyon et Nantes. Il s’agit de faire un état des lieux de la situation.

Après ces rencontres, les députés relèvent, « pour chaque culte auditionné », la description d’une « société qui devient de plus en plus haineuse et violente » envers eux.

Ludovic Mendes a également relevé dans les discours politiques « une parole qui n’a plus de limite », portée par « des petits personnages haineux ».

Interrogée par KTO, Isabelle Florennes rapporte que de nombreuses victimes, notamment les prêtres, ne portent pas plainte. La députée estime donc que les chiffres peuvent être minorés.

Elle cite néanmoins les chiffres du ministères de l’Intérieur et affirme qu’il y a eu « pour l’année 2021 au total de 1.659 actes anti-religieux recensés, dont 857 actes anti-chrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans ».

Selon elle, par rapport à 2019 (l’année 2020 n’étant pas considérée comme année de référence, crise sanitaire oblige), les 213 actes anti-musulmans constituent « une hausse de 38% ». Tandis que les autres chiffres montrent une « stagnation ».

Parmi les préconisations, les deux députés souhaitent « renforcer la communication sur les dispositifs qui existent », proposer un « meilleur suivi du côté de la justice » et un « accompagnement des victimes aussi bien par les cultes que par l’état ».

Ils estiment également qu’il y a « un vrai besoin d’éducation aux religions ». Car, selon Mme Florennes, « une meilleure prévention passe par une éducation au fait religieux ».

La rédaction (avec l’AFP)


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